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Dans le précédent article nous avions attiré l'attention de nos lecteurs sur l'absence de l'écologie dans les débats de la primaire de droite. Reporterre, le quotidien de l'écologie, nous apporte une analyse très fine des deux programmes sur l'écologie. Nous la reprenons ici en invitant nos amiEs à s'abonner à ce journal qui sait mettre en lumière les actualités de l'écologie.
Que disent François Fillon et Alain Juppé sur l’environnement ? S’ils en ont peu parlé durant leur campagne, ils ont bien un programme sur le sujet. Terriblement régressif, même si Juppé... l’est un peu moins.
La primaire de la droite, à laquelle ont participé plus de 4 millions de personnes dimanche 20 novembre, et qui a vu François Fillon (44 %) se placer en tête au premier tour devant Alain Juppé (28,5 %) et Nicolas Sarkozy (20,6 %), éliminé, aura brillé par la quasi-absence de l’écologie comme thème de campagne. Ou alors sur un mode extrêmement rétrograde : le ton avait très vite été donné avec la saillie climatosceptique de Nicolas Sarkozy : « Cela fait 4,5 milliards d’années que le climat change » déclarait à la mi-septembre l’ex-président de la République. Seule à tenter de faire exister ces problématiques, Nathalie Kosciusko-Morizet termine à la quatrième place, avec seulement 2,6 % des voix.
Cela ne veut pas dire que les candidats n’ont pas de programme environnemental. Mais il est terriblement régressif.
- François Fillon lors d’une réunion publique à Bordeaux, le 3 mai 2012.
- Sur le nucléaire, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy propose de « consolider la filière nucléaire française qui représente 220.000 emplois directs et [de] prolonger l’exploitation des centrales de 40 à 60 ans sous réserve de l’accord explicite au cas par cas de l’Autorité de sûreté nucléaire » (voir chapitre Environnement de son programme). Il s’oppose ainsi à la fermeture de la centrale de Fessenheim.
- Sur les infrastructures, François Fillon a notamment réaffirmé son soutien au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, appelant, il y a deux semaines, à « évacuer de façon musclée […] les hors-la-loi qui occupent un territoire de la République et contrôlent les identités » (voir la vidéo de l’extrait de l’émission « Questions Politiques » de France Inter/Franceinfo/Le Monde)
- En ce qui concerne les organismes génétiquement modifiés (OGM), le député de Paris s’était montré clair, lors d’une tribune adressée aux agriculteurs et publiée sur le site professionnel Wikiagri : « Osons relancer les recherches qui ont été interrompues au nom du principe de précaution, notamment en génétique », avant de souhaiter faire de la France le « leader en Agriculture 3.0 ».
- Quant à l’agriculture, elle serait « au bord de ‘‘l’overdose normative’’ », pour laquelle François Fillon propose « d’abroger par ordonnances toutes les normes ajoutées aux textes européens ».
- M. Fillon veut aussi tout simplement supprimer de la Constitution le principe de précaution où il est inscrit depuis 2005, le jugeant « dévoyé et arbitraire ».
- Alain Juppé lors d’une réunion publique à Bordeaux, le 3 mai 2012.
- Le principe de précaution constitue un point de désaccord majeur avec Alain Juppé, qui tient à maintenir ce principe de précaution tout en s’assurant qu’il « ne bride pas l’innovation ».
- Un désaccord symptomatique de deux approches différentes sur l’écologie : là où François Fillon peine à désavouer son ancien président sur ses relents climatosceptiques, jugeant comme « une évidence » que l’homme n’est pas le seul responsable du réchauffement climatique, Alain Juppé évoque sans barguigner « les conséquences (…) désastreuses » du réchauffement climatique : « Montée des eaux, disparition d’Etats entiers, déplacements massifs de populations, conflits pour l’accès aux ressources, pics de pollution atmosphérique ‘‘jamais atteints’’ » énumère-t-il dans Cinq ans pour l’emploi, l’un des seuls livres programmatiques de la droite à évoquer le sujet.
- Mais sur les OGM, Alain Juppé s’est également dit favorable à la recherche sur les OGM.
- Pour Notre-Dame-des-Landes, il est aussi partisan de l’évacuation de la Zad.
- Et se montre de même opposé à la fermeture de Fessenheim.
Une semaine avant le premier tour de la primaire, l’ancien ministre éphémère de l’Environnement en 2007 avait prophétisé une remontée d’intérêt pour l’écologie : « La question environnementale sera au rendez-vous de l’élection présidentielle de 2017 ». Il était fort du soutien de quelques écologistes qui ont publiquement appelé à voter Alain Juppé dans Le Journal du Dimanche.
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Lire aussi : NKM : « La droite de conservation joue sur les peurs, elle est très régressive sur l’écologie »
Source : Barnabé Binctin pour Reporterre
Photos :
. chapô : Alain Juppé et François FIllon lors d’une réunion publique à Bordeaux, le 3 mai 2012. Flickr (UMP Photos/CC BY-NC-ND 2.0)
. Fillon : Flickr (UMP Photos/CC BY-NC-ND 2.0)
. Juppé : Flickr (UMP Photos/CC BY-NC-ND 2.0)
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