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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 09:42

Tribune libre de Daniel Bret, ces propos n'engagent que leur auteur.

 

"Omerta dans la police" de Sihem Souid

en collaboration avec Jean-Marie Montali (le Cherche Midi 2010).

Voici une belle lecture de vacances !Omerta.jpg

d’autant plus que la presse vient d’annoncer (26/7/2011) à partir d’une dépêche de l’agence Reuters que notre auteure - Sihem Souid, ex-agent à la police aux frontières (PAF) a été exclue de la police pour une durée de 18 mois, dont 12 mois avec sursis. (voir encadré en fin de texte)

Ce livre qui se lit facilement nous fait revivre les combats de Sihem Souid, brillante ADS (Adjointe De Sécurité). Le livre comporte trois parties, un viol subi et pour lequel la police ne joue pas son rôle, les "dysfonctionnements" de la PAF (Police de l’Air et des Frontières) à Orly en particulier, et enfin une analyse de cette situation, du racisme et de l’efficacité de ce service publique.

Je laisse à nos lecteurs le plaisir de la découverte d’un récit de vie passionnant, pour proposer la réflexion sur cette dernière partie :  maintien de l’ordre dans un pays et risques du populisme et du racisme. Notre manifeste, dans ses premières lignes, nous met en garde : «Les pesanteurs du système, la complexité des enjeux, le désarroi des esprits, la fragmentation sociale, le poids des fétiches technologiques et des addictions consuméristes, les aliénations quotidiennes, la radicalité des décisions à prendre installent un sentiment de mal-être et d'insécurité généralisé. Alors, face au vertige, replis identitaires et réactionnaires s'affirment de plus en plus : peurs, violences, conflits, exclusions, nationalismes exacerbés, xénophobies, racismes, machismes... La tentation d'un retour aux âges obscurs frappe à la porte de la modernité.»

Je vous propose trois extraits : les motivations de Sihem pour entrer dans la police, le racisme, police et politique.
 
Je suis entrée dans la police par idéalisme
Je ne suis pas une rebelle. Je suis une enfant sage. J'ai toujours obéi et je n'ai jamais contesté l'ordre établi. Je suis entrée dans la police par idéalisme, on pourrait dire pour aider mon prochain. J'entends les railleries: « Pour aider son prochain, mieux vaut entrer dans les ordres. Ou chez Emmaüs ! » Mère Teresa ou sour Emmanuelle, en uniforme, faut voir! J'ai toujours considéré que lorsqu'on fait le bien derrière soi, on le retrouve devant soi, comme disait ma grand‑mère. Avec une philosophie pareille, rejoindre la police nationale était une évidence. J'avais longtemps cherché ma voie. Une carrière dans le privé pouvait, certes, être enrichissante, mais il me manquait quelque chose. Sans doute, apporter ma contribution à rendre la vie des autres plus vivable. Pour cela, j'ai choisi l'uniforme de la police. Préserver les libertés, les défendre contre la loi du plus fort, celle de la rue ou celle de l'argent qui procure des privilèges, au sens premier du terme, qui bafoue donc l'intérêt général et les valeurs républicaines. Quel policier n'a pas entendu un homme au cigare contester un PV et menacer de faire jouer ses relations? On l'aura compris, ce présent ouvrage n'est pas un livre à charge contre la police. Il pointe surtout les dysfonctionnements de nos hiérarchies et leur soumission au pouvoir politique, quitte à trafiquer les chiffres.
On ne le dira jamais assez: tout cela se fait au détriment de la sécurité de nos concitoyens.
 
Je ne crois pas que la France soit un pays raciste.
Je ne crois pas que la France soit un pays raciste. J'en suis même sûre. Je me demande pourtant parfois si le racisme et son expression ne sont pas une façon d'exister, de faire parler de soi ou de séduire une infime partie de la population, sensible à un discours extrémiste. C'est un discours facile, bassement flatteur et qui peut rapporter gros. Je suis frappée d'entendre une certaine élite intellectuelle l'utiliser sans mesurer les conséquences dramatiques qu'il peut avoir. Savent‑ils le mal que cela nous fait à nous, les Français issus de l'immigration? Savent‑ils comment ce discours peut être interprété par quelques gros bras avec un pois chiche en guise de cervelle? Ont‑ils la mémoire si défaillante pour oublier que des propos discriminatoires, haineux ou méprisants peuvent provoquer des choses terribles?

Est‑ce qu'Alain Finkielkraut, intellectuel et philosophe, enseignant dans une grande école et animateur sur France Culture, mesure l'impact de ses propos repris dans le journal israélien Haaretz ? Voilà ce qu'il dit: « On nous dit que l'équipe de France est adorée par tous parce qu'elle est black‑blanc‑beur, en fait aujourd'hui, elle est black, black, black, ce qui fait ricaner toute l'Europe. Si on fait une telle remarque en France, on va en prison! »
Il se trompe. Peut‑être pas sur la couleur de l'équipe de France, je n'en sais rien et ça ne m'intéresse pas, puisque avant d'être black, blanche ou beur, elle est d'abord française. C'est ça, le plus important. Et que grâce à elle, en 1998, le monde entier a entendu résonner La Marseillaise. Et que grâce à elle encore, toute la France s'est retrouvée à défiler sur les Champs‑Élysées. Les Jean‑Jacques main dans la main avec les Ymed, ça avait une sacrée gueule! Pourquoi ça ne serait plus possible aujourd'hui?
Quand je dis que Finkielkraut se trompe, c'est lorsqu'il affirme, péremptoire, que « si on fait une telle remarque en France, on va en prison». C'est faux. Une erreur ou un mensonge, je ne sais pas. Bien sûr, il existe tout un arsenal législatif pour réprimer ce que l'on appelle l'incitation à la haine raciale. Mais il est utilisé avec parcimonie et avec prudence, pour ne pas se voir opposer une atteinte à la liberté d'expression. Si Finkielkraut avait raison, il y aurait du beau monde en prison!
La parole raciste est libérée. Sans complexe. (ndlr : suivent quelques bons exemples avec Manuel Vals, Valérie Pécresse, Éric Raoult, Éric Zemmour, Éric Besson, Nadine Morano)
 
Instrumentalisation politique de la police
L’instrumentalisation de la police à des fins partisanes est une constante du pouvoir politique. Elle a toujours existé. C'est inévitable. Mais elle est encore plus marquée depuis l'élection de Nicolas Sarkozy. Les forces de l'ordre sont au service de la communication gouvernementale. La hiérarchie policière s'intéresse moins à. l'efficacité réelle de ses actions qu'à l'image qu'elle veut véhiculer. Et la dictature du chiffre fait le reste: on veut montrer que l'État prend des mesures et que ça marche. On multiplie les annonces tonitruantes et les mesures symboliques. Du vent. Effets de manches.

 

Je te laisse le soin, cher lecteur, de te lancer maintenant dans cet ouvrage qui t'apportera du grain à moudre… Bonne lecture.

 

 

Cette sanction est inférieure à celle qui avait été proposée par le conseil de discipline, qui proposait 12 mois ferme sans traitement, a-t-on ajouté. La policière avait été suspendue pendant quatre mois en décembre pour manquement à son obligation de réserve, puis réintégrée en avril à la préfecture de police.
Ses avocats, William Bourdon et Béatrice Dubreuil, ont regretté que le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, n'ait pas choisi la voie de l'apaisement dans cette affaire.
Dans un texte publié sur le site internet du Nouvel Observateur (www.nouvelobs.com), Sihem Souid avait dénoncé par avance une "sanction injuste". "On punit celui qui dénonce, mais pas les fautifs eux-mêmes. Le procédé est scandaleux, et d'ailleurs tous les syndicats de police, à l'exception d'Alliance, m'ont apporté leur soutien", écrit-elle. "Finalement, en me sanctionnant, l'administration cautionne les dérives dans la police", ajoute-t-elle.



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